• Les 5 centres d'intervention de Project WHY

    Project WHY intervient à 5 endroits différents des bidonvilles du sud-est de Delhi. Durant mon séjour, je n'en ai vu que 3 (Okhla, Madanpur Khader et Yamuna) et ai entendu très fréquemment parler d'un 4ème (Govindpuri) par le biais de 2 autres volontaires françaises qui y intervenaient.

    • Giri Nagar

    C'est le premier centre qui a été ouvert par Mme Bakshi si vous avez lu l'historique du projet. Les conditions d'apprentissage ont été au départ très sommaires puisque l'école s'est d'abord établie sur un ancien parc à cochon. Ayant été détruite au bulldozer, elle s'est un temps poursuivie sur le bord de la route.

    Les principaux problèmes auquel le centre doit faire face sont les conditions déplorables d'enseignements dans les écoles publiques (des élèves y ont été maltraités et étaient méprisés même par le directeur...) et le manque de soutien des familles qui ne peuvent aider leurs enfants vu que la plupart des parents sont illettrés. Chez eux, les enfants n'ont nulle part pour étudier, ils n'ont pas accès à des livres ni à des tuteurs.

    Pourtant malgré ces obstacles, ils réussissent à s'en sortir et aujourd'hui, 15 ans après son lancement, une ancienne élève est devenue professeur. D'autres ont décrochés de bons emplois. Beaucoup enfin sont dans les mieux classés de leur école.

    Enfin une dernière anecdote sur ce centre : à l'origine, il n'y avait qu'un seul ordinateur pour la gestion de l'école. Les enfants curieux sont venus voir cette drôle de machine et ont montré une volonté d'apprendre à l'utiliser. Avec un nouvel effort, Project WHY a récupéré quelques vieilles machines et lancé les premiers cours d'informatique.

    • Govindpuri

    J'ai décrit précédemment la loi de 2010 rendant l'éducation obligatoire pour les 6-14 ans, cependant rien n'existe pour les plus petits. Dans les bidonvilles, ils ne sont pas toujours en sécurité, sont livrés à eux-mêmes surtout quand la mère s'absente et peu de soins leur sont prodigués. Leur enfance n'est donc pas aussi facile que la nôtre et il peut arriver que les jeunes enfants fréquentes les mauvaises personnes acquérant ainsi un vocabulaire et une attitude inadaptés. Pour lutter contre ce phénomène, Project WHY a mis en place à Govindpuri une école pour les tout-petits dès 2002. Si celles-ci a évolué au fil du temps, elle se poursuit encore aujourd'hui.

    Une école primaire existe aussi depuis avril 2010. Avec le bouche-à-oreille, la notoriété de l'établissement s'est accrue dans le quartier et de plus en plus d'enfants l'ont rejoint. Il y a pas si longtemps, les élèves les plus anciens sont arrivés au bout du cursus primaires et ont demandé de pouvoir poursuivre le secondaire avec Project WHY. A ce jour, 3 nouvelles classes ont donc été ouvertes pour répondre à leurs attentes.

    3ème projet développé à Govindpuri et non des moindres : la section spéciale. En Inde, être pauvre n'est pas une sinécure vous l'avez sûrement déjà compris mais être également handicapé est nettement pire. Après sa rencontre-prise de conscience, Mme Bakshi a souhaité que cette direction soit également creusée et non oubliée. L'objectif de Project WHY est de permettre aux personnes handicapées de se réaliser et d'apprendre en s'amusant de façon à être plus indépendantes et, dans l'idéal, de pouvoir se débrouiller seules après la disparition des parents. Il n'y a pas de limites d'âge : tous les élèves sont bienvenus. N'étant pas le mieux à même de parler de ce centre, je laisse la parole à Chloé et Manon, deux autres volontaires sur place en même temps que moi. Voici leur témoignage : http://helloindia.over-blog.com/2015/09/semaine-01.html.

    Les 5 centres d'intervention de Project WHY

    • Madanpur Kader ou "Centre des femmes"

    La ville de Delhi croit à toute vitesse : 15 millions d'habitants en 2006, plus de 20 millions aujourd'hui ! Un exode rural massif pour trouver du travail et pense-t-on avoir de meilleures conditions de vie. Du coup, les étages s'empilent un peu partout et l'agglomération grignote la campagne environnante. A la lisière de Delhi, des nouveaux quartiers voient le jour où s'entassent les migrants. Dans celui où est établi le centre Madanpur Kader, ils viennent des Etats de l'Uttar Pradesh et du Bihar, parmi les plus pauvres de l'Inde. Résultat de tout ce processus : les classes des écoles gouvernementales peuvent compter jusqu'à 120 élèves ! Dans ces conditions, comment étudier correctement ? Project WHY a donc monté une école primaire d'abord qui, en plus du soutien habituel, organise des activités extras scolaires pour responsabiliser les enfants et en faire de meilleurs citoyens (se laver les mains pour éviter les maladies, planter des arbres et en prendre soin, respecter les autres ...). Parvenus en dernières années, les enfants ont réclamé de pouvoir poursuivre le secondaire avec Project WHY car n'ayant pas d'argent, ils ne pouvaient financer des cours de soutien utiles pour réussir aux examens, condition de base pour accéder aux études supérieures et à des bons emplois. Enfin, des cours d'informatique ont également été ouverts grâce à un soutien extérieur.

    Les 5 centres d'intervention de Project WHY

    Mais la spécificité de ce centre est la réponse à un autre coup de cœur des fondateurs de l'ONG : un jour deux jeunes femmes en situation délicate sont venues demander assistance. Elles ont été entendues et une aide leur a été apportée. Depuis, le centre dispense des formations dans deux domaines aux femmes qui le souhaitent : la beauté et la couture.  Beaucoup sont d'anciennes élèves qui poursuivent leur cursus. A terme, une partie travaillent de chez elles et d'autres dans des sociétés d'exportation. Au total, 120 à 130 femmes sont concernées !

    • Yamuna Project

    Les 5 centres d'intervention de Project WHY

    La situation de base est un peu celle que j'ai décrite pour le Centre des Femmes : les migrants se sont installés à la lisière de la ville mais dans un village où il n'y a strictement rien : pas d'électricité, pas d'eau courante, les maisons sont en paille et les alentours sont formés de champs cultivés. Le dénuement le plus total. Au point que jusqu'en avril 2015, les enfants n'avaient JAMAIS été à l'école !!! Project Why y a remédié en installant un abri avec deux murs, un toit de tôle ondulé, un peu de grillage et quelques tapis.

    Les 5 centres d'intervention de Project WHY

    Les enfants y sont en outre équipés en matériel scolaire et nourris tous les midis ce qui n'est pas forcément le cas des autres centres. Pour eux, l'école représente beaucoup. Ils ont une soif d'apprendre et une joie communicative. Avec les autres volontaires, nous y avons passé environ deux heures. Ce furent des heures débordantes d'énergie, de gaité et d'émotion très poignante. Les enfants n'ont strictement rien mais à partir de rien, ils se bâtissent un univers. Après le repas, ils se sont ainsi réellement amusés avec une poignée de cailloux ramassés par terre et transformés en osselets. Ils se sont aussi prêtés au jeu de la photographie avec entrain, réclamant de se voir et d'en prendre toujours plus.

    Les 5 centres d'intervention de Project WHY

    C'est mon second coup de cœur, le premier étant Okhla où j'ai passé mes deux semaines ...

    • Okhla

    Les 5 centres d'intervention de Project WHY

    Un jour, une professeure de Project Why, Sophia est allée parler aux fondateurs de l'ONG pour leur présenter la situation précaire des enfants dans la zone où elle vit, un ancien dépôt d'ordures. Okhla comprend des usines au milieu desquelles s'intercalent des ilots de bidonvilles. Tous les enfants n'étaient pas scolarisés car il n'y avait pas d'école primaire dans le voisinage. Certains erraient dans cet environnement insalubre, devenant la proie de prédateurs qui les employaient pour commettre des petits larcins et écouler de la drogue. Se faire accepter a pris un peu de temps mais c'est depuis plusieurs années chose faite et cet endroit est désormais la vitrine de Project Why. Les locaux ont également évolué passant de tentes en plastique à un bâtiment en brique, repeint la première semaine de ma présence. Il y a aujourd'hui près de 300 élèves et un petit centre informatique. Je n'en dis pas plus car je vais largement revenir sur Okhla par la suite.

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    « Le système éducatif en IndeSur le chemin de l'école ... »
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